plage été

La plage au tout début de l’été

La plage. Cette plage que je connais, celle où je vais, elle n’est pas comme les autres. Elle n’est pas mienne, elle n’est pas tienne, elle est nôtre. Tout le monde aux alentours est venu au moins une fois dans sa vie ici et a une histoire, un souvenir avec cette plage ; avec Toi, petite plage qui borde le lac Léman.

J’étais bien venue te voir pendant l’hiver une fois. Tu étais enneigée, ton eau avait l’air si froide. Il est vrai que l’hiver on te délaisse, même si tu n’es jamais vraiment seule.

Nous sommes fin juin. Toi, plage au tout début de l’été, tu reprends tes esprits avant le grand bain. Tu es pour l’instant parsemé de quelques promeneurs-baigneurs lorsqu’il fait beau et chaud. Dans un mois tu en seras complètement rempli.

En me baladant près de la plage, j’ai senti l’été qui était enfin là.

Au tout début de l’été, on t’approprie peu à peu. J’ai senti que le week-end tu voyais de plus en plus de monde, que le soir tu accueillais volontiers les premiers baigneurs courageux de se glisser dans une eau à 19°C. Tout est encore calme malgré la présence d’enfants. Il y a ceux qui jouent avec les galets, ceux qui testent leurs nouvelles bouées, ceux qui montrent leurs progrès en natation, ceux qui sentent pour la première fois les galettes mouillés sous leurs pieds. Mais les enfants ne sont pas encore totalement en vacances et leurs parents pas du tout. Il faut être adolescent ou retraité pour venir ici l’après-midi.

Moi, je viens le soir.

Tu es là, à 10 minutes de marche de moi. Je viens te voir le soir après le travail. Je t’ai découverte en te cherchant un peu. D’abord en suivant des panneaux. Pour finir par découvrir des raccourcis. En route, j’ai l’impression d’être en vacances. D’être au camping tout près et de rejoindre la plage de mes vacances. En vérité j’ai fait ma journée de 8 heures de boulot et je te rejoins seulement après.

Alors, sur cette plage au début de l’été, je m’assois et regarde tout ce qu’il y a regarder. Car au tout début de l’été on y vient, mais on n’y fait rien ou presque. On laisse défiler le temps car on semble y être coupé.
C’est assise sur tes galets que j’ai envie de faire du paddle, que je scrute l’autre côté de la frontière composé d’un mélange de villes et de montagnes, que je regarde des cygnes barboter et les bateaux glisser. J’écoute le son de tes vagues et ça m’apaise.

Bientôt les barbecues fumeront dans le parc d’à côté. Bientôt tous les enfants du quartier viendront avec leurs attirails. Bientôt je verrai les mêmes personnes s’installer aux mêmes endroits que la veille. Bientôt sur cette plage il y aura des joueurs de foot, de badminton, de cartes, de guitare, des buveurs de bière, des mangeurs de glace, des cyclistes qui feront une pause pour t’admirer, des joggeurs qui ne te regarderont même pas.

Et puis il y aura moi. Encore.

Bientôt j’ôterai mes chaussures pour me tremper les pieds dans ton eau qui ne sera pas si froide. Bientôt j’apporterai ma serviette de plage bariolée. Bientôt je viendrai avec un livre. Bientôt je te rejoindrai en maillot de bain et je plongerai dans ton eau. Et puis on recommencera comme l’année dernière. Je te déserterai un peu durant le plein été quand il y aura trop de vacanciers.

Car oui,  bientôt, ce sera pleinement l’été !

plage eau
plage galets
plage vague
plage paysage amphion
plage paysage
plage nature amphion

4 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *