
Randonnée : la croix des bergers et la culaz
La randonnée, c’est souvent une histoire de rencontre et d’inattendu. Ce fut le cas pour cette rando, à la Croix des Bergers en début d’été dans les Bauges. Souvent, je pars pour découvrir un endroit et je reviens avec bien plus. Avec des courbatures d’abord, grâce à cette randonnée de près de 15km et pas mal de dénivelé positif. Mais aussi avec de très bons souvenirs, et je crois que c’est le plus important.
Mon article en un clin d'oeil
Départ depuis la station de ski de fond du Revard
Est-ce un matin d’été en montagne froid ? Oui, certainement. On est début juillet et pourtant le thermomètre n’indique seulement que dix petits degrés. C’est avec des manches longues et des jambes couvertes que je pars pour ma randonnée du jour malgré un soleil radieux.
La voiture est garée sur le grand parking de la station de ski de fond du Revard. Il n’y a que peu de monde l’été ici.
J’ai opté pour un départ incertain. Je n’ai pas pris le bon chemin, déjà cela commence bien. Je me suis dirigée vers le foyer de ski de fond. Alors que le sentier est à l’entrée du parking. Mais en cherchant bien et surtout grâce à une carte IGN, je fais un petit détour et je me retrouve sur le bon chemin. Le balisage estival est un peu manquant je trouve. Il y a les restes d’un hiver vivant ici avec de nombreuses indications sur les parcours de ski de fond.
Je croise un randonneur qui a fait la même erreur que moi. Je me sens moins seule dans la quête du bon départ.
Prendre de la hauteur à la Croix des bergers
Une fois sur le bon sentier et la croix des bergers affichée sur le panneau indicatif, je marche d’un bon pas. Je croise de nombreux randonneurs de tous âges en ce début de grandes vacances.
Les chalets d’alpage sont très beaux ici, notamment les chalets Gralette (1346m d’altitude). L’architecture des chalets d’alpage dans le massif des Bauges est bien différente de celle que je connais le mieux, celle du Chablais. Les toits avec leurs croupes paraissent tellement massifs malgré un bac acier léger qui les recouvrent.

La croix des bergers sur sa butte naturelle s’élève en plein milieu des alpages. Est-ce que vous la voyez sur cette photo?

Et là ? vous la voyez mieux ?

Pour la rejoindre, je suis la « boucle des Creusates » qui est sentier pédagogique autour de la tourbière du même nom.

La petite montée pour accéder à la croix des Bergers n’est pas difficile. Cependant, la vigilance sera de mise pour redescendre car la terre est friable sur ce chemin raide.
Depuis la croix des bergers située à 1369m d’altitude, la vue est splendide avec un panorama à 360°. Le Mont-Blanc se découvre non loin, entouré de magnifiques sommets. J’en prends plein la vue avant de redescendre et de continuer mon chemin en longeant à nouveau la tourbière des Creusates.


Tourbière, réserve de biodiversité
La tourbière des Creusates, au pied de cette croix est une réserve de biodiversité à protéger. Je suis toujours étonnée de voir la diversité des paysages et d’une nature totalement différente en quelques pas de marche.
Ainsi, cette tourbière est à découvrir grâce à une boucle (boucle des creusates). Idéale pour les enfants, car le sentier n’est pas du tout difficile.
Pour ma part, je n’en ai pas fait le tour de cette tourbière. J’ai continué mon chemin en direction du refuge de la Plate.
Belle rencontre et changement de direction
Au nord de la tourbière, des panneaux indiquaient le refuge de la Plate en direction de ma gauche.
Ce n’était pas au programme de prendre un chemin noir, pourtant, c’est bien lui qui était indiqué et que j’ai suivi. Au lieu de suivre le sentier à droite, que je voulais prendre quand j’ai fait la trace de ma randonnée, la veille.
Mon « erreur » vient du fait qu’il y avait du monde vers les panneaux et je n’ai pas bien pris le temps de m’arrêter pour regarder.
Furtivement, ma randonnée a pris une autre tournure à ce moment-là et ce, positivement.
Je disais en introduction que la randonnée est souvent une histoire de rencontre. Sur mon chemin, j’ai croisé la route d’un agriculteur qui m’a indiqué un lieu à voir. Avant cela, il m’a demandé où j’allais. Je lui ai dit que j’allais en direction du chalet de la Plate. Il m’a rassuré en me disant que j’étais sur le bon chemin. Il m’a donné des indications que je ne suis pas arrivée à retenir. J’ai juste retenu qu’après la forêt que je voyais, le refuge s’y trouvait.


Puis, il me dit : « Mais il faut aller à Cochette aujourd’hui ! Avec ce si beau soleil, vous allez voir tous les massifs : Bauges, Aravis, Mont-Blanc ! ».
Cochette, est un nom de col que j’avais vu sur ma carte. Il me dit : «Non pas le col. Cochette ! Vous verrez sur les panneaux vers le refuge, c’est marqué Cochette tout court ».
Ce n’est pas marqué « Cochette » tout court sur les panneaux, je vous le dis tout de suite. Et c’est surtout au point « la Culaz » qu’il faut aller. Alors, peut-être que pour les locaux, c’est Cochette. Ou alors, ce n’est pas où je suis allée au final. Mais peu m’importe au fond. Car, il n’avait pas tord sur une chose : là-haut, la vue indiquée, elle, elle y était bel et bien !
Mais avant de découvrir ce lieu si magique aux multiples sommets, je me suis dirigée vers le refuge de la Plate. Pour y arriver, je suis passée par le point de passage « les Otalets » à 1270m d’altitude.
Je découvre enfin le refuge de la Plate, écarté du chemin, que je savais fermé pour cause de travaux. Je suis fascinée par les refuges, leurs architectures et surtout par tous ces moments de vie qu’ils accueillent entre tables et couchettes non loin les unes des autres.

Je m’installe sur une table à l’extérieur pour manger. Il est presque 14h et j’ai très faim.
La pause est bienvenue et le sandwich me redonne de l’énergie.
Ce nom « la Plate » me ramène quelques jours en arrière, quand j’étais à Bourg-St-Maurice, pour faire du VTT grâce à Expérience Outdoor et la marque de sac à dos outdoor deuter, et que je suis allée au Fort La Plate. Rien à voir l’un avec l’autre mais parfois l’imaginaire s’emballe.
Je laisse mes rêveries et ce petit refuge derrière moi. Je continue ma randonnée en direction de ce fameux lieu encore dénommé « cochette » pour moi, à ce moment.
La Culaz, point de vue en direction du col de Cochette
Il y a bien une indication « col de la Cochette », que j’ai suivie. Mais le monsieur m’avait dit que la jolie vue n’était pas au col, « Non ! Avant, en chemin ! ». En réalité, il parlait d’une petite butte dénommée « la Culaz » et un point de vue à 1438m d’altitude.
Je n’ai pas eu le réflexe de lui montrer ma carte. Cela aurait été plus simple pour la compréhension maintenant que j’y repense.
Plus je marche, plus je découvre le spectacle que l’agriculteur rencontré le matin m’avait prédit. Des sommets partout autour de moi qui font leur apparition au fur au mesure de mes pas.

Au loin, je vois une butte où des personnes descendent à pic. A son pied, seule un panneau indique le col de la Cochette si je continue le chemin. Je décide de monter là où les gens sont passés, en bifurquant à ma droite.

Je découvre après une brève montée abrupte, un paysage magnifique composé de la chaîne des Aravis, du Mont-Blanc et des Bauges. Un décor certes venteux, mais tellement somptueux ! C’était donc là que le monsieur voulait m’emmener par ses indications.
Il avait raison. C’est tellement beau ici !


Je prends le temps de manger une petite barre de céréales sortie de mon sac à dos Valorous de Kathmandu que je teste pour le blog Expérience Outdoor devant toutes ces montagnes avant de redescendre de mon promontoire.
Retour par le GRP du Massif des Bauges
Je redescends et donc revient sur mes pas jusqu’au point de passage « les Otalets ». Le chemin du retour passe par un paysage varié entre alpages et forêt. Il suit le GR 96, qui est aussi à cet endroit le GRP du Massif des Bauges.
Je descends jusqu’aux chalets Mermet à 1132 m d’altitude. 3 chalets au milieu d’un alpage, au calme, comme loin de tout.
Je commence à trouver le temps un peu long car je marche depuis plusieurs heures maintenant. Les chaînes de sommets se sont effacées peu à peu. Je ne croise personne depuis un bon bout de temps.
La randonnée se poursuit jusqu’aux chalets de la Clusaz (1206m d’altitude) qui est une ferme. J’avais un peu peur de me faire accueillir par des chiens. Mais non, je suis passée en toute tranquillité.
A ce moment, je reconnais cette ferme que j’avais croisée lors d’une randonné que j’avais faite, en partant du Revard.
Le manque d’énergie va se ressentir pour la dernière partie de ma randonnée qui monte à nouveau. Quand je me retourne un peu, je vois au loin à nouveau la croix des Bergers. Je me dis que j’ai fait une belle boucle ! Les kilomètres affichés sur ma montre me le disent aussi de toute façon.
Je continue doucement ma montée. Je passe devant un complexe touristique avec des tipis que je connaissais déjà donc. Je ne suis toujours pas fan de ce genre de structure dite d’hébergements insolites qui n’a rien à faire dans ce paysage montagnard.
Ce n’est pas la question à ce moment-là. Le parking n’est plus très loin et je l’attends avec impatience.
J’arrive au point de passage Le Sierroz, puis La Sibérie.
Au final, j’ai parcouru 17km en 5h parce que je me suis un peu trompée à plusieurs endroits mais si vous suivez la bonne trace, c’est plus autour de 15km.
C’est une belle découverte dans le massif des Bauges et une belle rencontre qui m’a conseillé un très beau point de vue sur les montagnes. Tout ce que j’aime au final.
Rando-Résumé :
Point de départ : | Parking de Crolles (centre nordique) Le Revard |
Point culminant : | La Culaz, 1438m |
Points de passage : | chalets Gralette, sous la clairière, boucle des Creusates, la croix des bergers, sous la croix, Fontaine Froide, les Otalets , Refuge de la Plate, La Culaz, les Otalets, Chalets de Mermet, Chalet de la Clusaz, Le Sierroz , La Sibérie |
Distance : | environ 15km |
Dénivelé : | environ 700m D+ |
Temps : | environ 5h avec pauses |
Topo : | Carte IGN 3332OT |
Emeline
C'est à l'âge de 3ans que je réalise mes premières randonnées. Mon amour pour la montagne grandit en même temps que moi. Sauf que lui, il ne s'arrête pas de grandir. Alors en 2015, je pose mes valises en Haute-Savoie pour que je puisse assouvir ma passion pour la randonnée lors de mon temps libre. Depuis, j'arpente les chemins, été comme hiver. J'aime l’évasion et le dépassement de soi qu'apporte la marche. Bien sûr, j’aime aussi découvrir de magnifiques paysages ou de nouveaux sommets. Mon terrain de jeux préféré est le Massif du Chablais. Parfois, c'est en courant que le dénivelé gravite sous mes pieds. Le trail est devenu une nouvelle façon pour moi de parcourir cette montagne que j’aime tant. Très souvent, c’est avec plaisir que je roule avec mon VTT sur les sentiers escarpés. Quand je m’éloigne de mes montagnes, mes chaussures de rando et mon vélo ne sont jamais très loin ! Alors transmettre ma passion est une évidence !

Les Confins d'Eliott de Gastines
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