
TMB jour 2 : Les Contamines-Montjoie – Les Chapieux
Une deuxième journée et un dénivelé positif de 1400m m’attendent sur mon TMB. Vais-je arriver jusqu’aux Chapieux, le but du jour, sans douter ?
Mon article en un clin d'oeil
Découverte de la Chapelle Notre-Dame de la Gorge
Le matin de ce deuxième jour commence à 5h30, quand nos voisins de dortoirs, des coréens, ont décidé de se lever sans aucune discrétion. L’un d’entre eux, nous avait déjà fait le plaisir de ronfler dès 21h la veille. Cette première nuit en dortoir était une première pour moi et pourtant j’ai globalement bien dormi.
Le petit-déjeuner se fait dans le calme en comparaison du diner de la veille. Pour moi, il se fera avec le ventre un peu noué. Je suis un peu stressé à l’aube de ce deuxième jour de marche. J’ai peur du rythme, du dénivelé positif : 1400m de D+ m’attendent. Vais-je tenir la distance ? Ce sera mon seul moment de doute dans la semaine. Jamais je n’aurais à douter de mes capacités plus tard.
Il fait déjà un peu chaud quand nous prenons le départ. Nous partons du gîte Le Pontet situé aux Contamines-Montjoie, là où nous logions, aux alentours de 8h. Nous prenons la direction de Notre-Dame de la Gorge sur un chemin presque plat. Le rythme est soutenu mais reste correct pour que je puisse profiter d’un bon réveil musculaire. Nous suivons le chemin de croix, jusqu’à la très jolie chapelle Notre Dame de la Gorge, au style baroque, à 1210m d’altitude.

1119 m de dénivelé positif en 3h30
Début de la montée jusqu’à La Balme
A partir de la chapelle Notre-Dame de la Gorge, le sentier s’élève. C’est parti pour environ 1h30 de montée jusqu’à la Balme et son refuge. Cette partie sera sans grande difficulté. La montée est régulière avec une bonne partie sous les arbres.
Ils se dissipent ensuite pour laisser place à un magnifique alpage où nous croisons quelques vaches de race Abondance et Tarentaise.

Le sentier s’élève un peu moins pendant une petite demi-heure jusqu’au refuge de La Balme, à 1706m d’altitude. La chaleur est déjà bien présente en ce milieu de matinée. Mais nous sommes reconnaissants de pouvoir marcher dans de bonnes conditions.



Atteindre le col du Bonhomme à 2329m d’altitude
Après, ces 500m de dénivelé positif matinaux, je m’attaque au col du Bonhomme. S’ensuit donc 2h non stop de montée jusqu’au col du Bonhomme.

Ce sera pour moi, le col le plus dur à franchir du TMB. Le véritable col où je vois que je vais moins vite que les autres.
Je ne sais pas si cela pose un problème ou pas. Concrètement, non.
Je ne sais pas si je suis dans les temps ou non. Concrètement oui.
Tout le monde va à son propre rythme, prend des photos souvenirs car on est là aussi pour cela, au-delà de l’effort physique, pour savourer ce paysage dans lequel on marche.



J’évolue dans un paysage grandiose. Je monte. Je regarde où je marche. Je lève la tête. Je ne sais pas où regarder tellement il y a un magnifique spectacle tout autour de moi. Un névé encore présent doit être traversé. Il fait la joie de tout le monde. Seule la neige à se pouvoir de nous rendre notre enfance quelques minutes.

La dernière partie du col est très raide, avec un sol plus sableux, complètement différent de ce que j’ai pu fouler auparavant. Je ne vois pas le bout de ce col. Pourtant le guide m’assure qu’il n’est pas loin, quelques centaines de mètres encore à parcourir. Un de mes camarades qui est redescendu pour finir la montée avec moi me dit, « en haut, tu me donnes ce que tu as de lourd dans ton sac et tu manges un peu ». Je le remercie pour sa bienveillance.
J’arrive au col du Bonhomme, je l’ai fait !
2329m d’altitude. 1069m de dénivelé positif.

Je n’avais jamais randonné jusqu’à si haut. Je suis tellement heureuse. Pour moi, c’est tout le stress de cette matinée qui retombe. J’ai compris que mon groupe était composé de personnes très sportives, qui ont l’habitude des treks et des randos. En réalité, ils ne m’ont attendu que cinq petites minutes et ma montre m’indique que je suis complètement dans les temps qui étaient indiqués en bas du col. Mon stress est parti.
A partir de ce moment, je me dis que j’ai parfaitement ma place sur ce tour du Mont-Blanc.
Nous n’allons pas nous arrêter au col du Bonhomme pour pique-niquer, trop venteux. C’est vrai qu’il fait froid. Tout au long de la montée, j’avais en tête l’ultratrail du Mont-Blanc (UTMB) que j’avais suivi l’été 2021 et dont on parlait du col du bonhomme comme horrible à passer la nuit car très froid. J’en avais ce souvenir et c’était à mon tour de découvrir ce col.
Je prends le temps de regarder ce que je viens de grimper en admirant le paysage sous les rafales de vent. Je me rends compte que j’avais faim en cette fin de montée et qu’il me manquait de l’énergie pour cet effort car j’engloutis mes amandes et abricots secs en quelques secondes. J’ai besoin de reprendre des forces car il va falloir continuer à marcher et surtout à monter.



Poursuivre vers le Col de la croix du Bonhomme
On poursuit notre chemin en direction du Col de la croix du Bonhomme. Au col du Bonhomme, nous bifurquons à notre gauche et le terrain change encore complètement de matière. Ce sont des rochers tout autour de nous.


Nous nous écartons un peu du sentier pour pique-niquer. Nous sommes un peu à l’abri du vent. Mais surtout, nous avons en face de nous un magnifique panorama sur la Tarentaise.
Après une pause bien méritée, nous atteignons en une dizaine de minutes le point culminant de la journée : 2479m d’altitude, le col de la croix du Bonhomme.


Le vent est fort et cela se ressent sur le paysage. Tout parait assez sec. C’est très beau. Nous descendons quelques mètres pour atteindre le refuge de la croix du bonhomme situé à 2443m d’altitude, et prendre un petit café qui nous réchauffe un peu.




Descente jusqu’aux Chapieux
Après le refuge de la croix du bonhomme s’ensuit 1h45 de descente descente jusqu’aux Chapieux, 1550m d’altitude. Des zigzags dans un alpage aux fleurs colorées. C’est très beau. On discute, on est joyeux. Je crois que l’on est content que le plus gros dénivelé positif de la semaine soit derrière nous.
Nous sommes également heureux car nous sommes en avance sur notre timing et nous allons pouvoir prendre un verre au refuge des Chapieux. Nous n’y allons pas y dormir pour manque de place. L’agence n’a pas réservé à temps je pense. Ce n’est pas grave, car une belle soirée nous attend à Bourg-St-Maurice.

En attendant le taxi, nous buvons donc un coup tous ensemble et c’est l’occasion pour moi d’offrir ma première tournée. Nous avons plus d’une heure devant nous. Nous pouvons nous déchausser un peu, prendre le temps de réellement discuter tous ensemble. Le groupe commence à prendre forme.
Pour la nuit, un taxi nous descend jusqu’à Bourg-St-Maurice à l’hôtel Base Camp. C’est un très bel hôtel, où nous avons pu dormir en chambre individuelle et où nous étions en demi-pension.



On passe la soirée comme des reines et des rois. Tout est confort. La nourriture est très bonne, le lit, la douche. J’en profite pour bien laver mes t-shirts et sous-vêtements que je pourrais remettre propres pendant la semaine. Le repas donné sur la terrasse est très agréable car nous pouvons nous entendre contrairement à la veille. Et surtout, nous avons une vue magnifique sur la station des Arcs. J’avoue retomber en enfance quelques moments et pensant aux vacances d’été que j’avais passées avec ma famille étant petite.
Cette journée aura été longue, intense en émotion. Je suis ravie d’avoir passée ma deuxième journée sur le TMB, la plus dure du programme. Au total ce sont 17 km parcourus avec 1400m de dénivelé positif, 890m de dénivelé négatif, pour environ 5h30 de marche.

Cette soirée et cette nuit très confortables me permettent de bien me reposer avant un troisième jour qui apparemment, d’après le guide est le plus redoutable. Mais le sera-t-il vraiment ? A suivre…
Emeline
C'est à l'âge de 3ans que je réalise mes premières randonnées. Mon amour pour la montagne grandit en même temps que moi. Sauf que lui, il ne s'arrête pas de grandir. Alors en 2015, je pose mes valises en Haute-Savoie pour que je puisse assouvir ma passion pour la randonnée lors de mon temps libre. Depuis, j'arpente les chemins, été comme hiver. J'aime l’évasion et le dépassement de soi qu'apporte la marche. Bien sûr, j’aime aussi découvrir de magnifiques paysages ou de nouveaux sommets. Mon terrain de jeux préféré est le Massif du Chablais. Parfois, c'est en courant que le dénivelé gravite sous mes pieds. Le trail est devenu une nouvelle façon pour moi de parcourir cette montagne que j’aime tant. Très souvent, c’est avec plaisir que je roule avec mon VTT sur les sentiers escarpés. Quand je m’éloigne de mes montagnes, mes chaussures de rando et mon vélo ne sont jamais très loin ! Alors transmettre ma passion est une évidence !
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