Mon Tour du Mont-Blanc : le parcours
Début juillet, j’ai réalisé la plus belle expérience en montagne que j’ai eu jusqu’à présent. GR mythique, parcours entrecoupé certes, mais je peux dire que j’ai fait le tour du Mont-Blanc !
Ainsi, je suis revenue de 7 jours de trek, un peu bronzée, mais surtout heureuse d’avoir découvert de magnifiques paysages, rencontré de belles personnes et bousculé mes habitudes.
Mon article en un clin d'oeil
Mon TMB guidé et en groupe
Je suis partie du 04 au 10 juillet 2022 par le biais de Décathlon Travel qui vend la prestation de l’agence Altaï Travel. Je l’ai expliqué plus longuement dans cet article mais je ne souhaitais pas partir en autonomie. C’est donc en groupe et guidé que j’ai parcouru ce TMB.
Le portage de bagage était réalisé chaque jour, ce qui m’épargnait de porter une charge plus conséquente pour mon premier trek. J’avais seulement sur moi un sac à dos de 30L et mes affaires pour la journée.
Tous les soirs, je dormais et mangeais dans les gites d’étapes et les refuges. Je prenais également mes petits-déjeuners dans ces mêmes lieux. Les midis, nous mangions des pique-niques que le guide achetait la veille et dont nous nous partagions le poids entre nous. L’avantage de partir avec une agence est que je me suis préoccupée de mes repas seulement le moment venu lorsque j’allais être servie. Je n’ai acheté que mes propres goûters avant le départ (barres énergétiques, compotes, fruits secs…) que j’intégrais dans mon sac à dos le matin.
Le groupe était composé de 7 personnes âgées entre 33 et 68ans : 5 femmes, 2 hommes, et le guide.
Le parcours
Je raconterai mon parcours plus en détails et mon ressenti dans un article spécifique pour chacun de ces 7 jours. Mais j’avais envie de vous décrire le parcours de manière un peu plus globale ici, notamment pour ceux qui veulent réaliser le Tour du Mont-Blanc en 7 jours, ou qui souhaitent partir avec Décathlon Travel.
Le tour du Mont-Blanc est un chemin de Grande Randonnée (GR-TMB) réalisable en 10 jours de marche classiquement. La boucle fait 170km (230km en comptant les variantes) avec 10 000m de dénivelé positif.
Le tour du Mont-Blanc que j’ai réalisé est incomplet puisque des étapes ont été raccourcies grâce aux remontées mécaniques et aux transports en commun. Néanmoins,
j’ai marché pendant 7 jours , entre 5 et 7h de marche quotidiennement
j’ai parcouru 108km
j’ai gravi 6 000m de D+ dont 3 cols à plus de 2400m d’altitude
Le départ du TMB se fait classiquement depuis Les Houches en direction de l’Italie puis de la Suisse. Mais vous pouvez partir depuis n’importe quel point de la boucle. D’ailleurs cela peut être intéressant de commencer depuis une autre ville notamment en pleine saison pour éviter la foule. Sinon vous faites partie de la foule.
Pour ma part, pas de folie, je suis partie des Houches, pour le terminer à Chamonix. Une boucle presque bouclée. Je n’ai absolument pas de regret de ne pas avoir réaliser la boucle complète car pour un premier trek, 7 jours complets de marche, c’est déjà super bien. Et surtout, j’ai traversé de magnifiques paysages, ce qui était mon but premier.
Le TMB est difficile de par sa longueur et de son fort dénivelé journalier. Il est certain de se préparer avant. Je suis habituée à faire de la randonnée à la journée avec du dénivelé. Je cours régulièrement. L’effort réalisé ne m’a pas paru insurmontable. Bien au contraire, tout est possible.
Dans les cols, j’allais à mon rythme. Mon groupe était composé de personnes très sportives et habituées aux treks. Le rythme était soutenu. La bienveillance des membres du groupe était de mise ; les derniers étaient attendus sans remarques. Nous mettions toujours 10 minutes minimum de moins que les temps indiqués. Nous arrivions relativement tôt le soir aux refuges.
Avant de me lancer sur le TMB, j’avais bien regardé les difficultés techniques. En fait, rassurez-vous, il n’y a pas réellement. Les chemins sont tous très bien tracés, assez larges. Je n’ai pas eu peur du vide. Il y a peu de passages exposés. Hormis, pour arriver au lac Blanc à Chamonix, où il faut emprunter plusieurs échelles et passages avec mains courantes. Le guide était là de toute manière pour nous rassurer.
Se laisser guider
Un autre avantage d’avoir un guide, a été que tout au long du parcours, je n’ai absolument pas réfléchi aux chemins que je devais prendre, à l’orientation, au balisage… Je ne saurais vous dire si le balisage était très bien ou non. Je ne m’en suis pas préoccupée une seule seconde. Je regardais juste les temps indiqués pour seul repérage. D’ailleurs, les temps indiqués sur les panneaux sont réalistes.
Avant de partir, j’avais quand-même acheté la carte et le topo-guide du TMB que je puisse me faire une idée de ce qui m’attendait. Je n’avais que les grandes lignes de mes étapes de la part de l’agence de voyage. Au final, il s’est avéré que les étapes ont été assez différentes en réalité que ce qu’il y avait indiqué sur le papier. Le parcours a été bien raccourci quand même. Pendant le TMB, je n’ai jamais sortie ma carte. Le guide nous a toujours très bien expliquer ce que nous allions parcourir, le dénivelé, le type de chemin, quand cela allait être facile ou difficile. Alors, est-ce que cela a été si dur que cela mon parcours ?
Jour 1 : Les Houches – Les Contamines-Montjoie
Distance : 14 km
Durée : 6h
Dénivelé + : 730m ; Dénivelé – : 1300m
Départ : Gare d’arrivée du Téléphérique de Bellevue (16€ aller simple, le billet était compris dans mon séjour)
Passerelle du glacier de Bionnassay
Variante du TMB :
Col de Tricot – 2120 m d’altitude
Chalets de Miage – 1559m d’altitude ; pause-café au refuge de Miage
Le Truc : alpage – 1720m d’altitude
Les Contamines-Montjoie – 1164 m d’altitude
Repas + Nuit : gite d’étape Le Pontet aux Contamines-Montjoie.
Jour 2 : Les Contamines-Montjoie – Les Chapieux
Distance : 17 km
Durée : environ 6 h
Dénivelé + : 1400 m ; Dénivelé – : 900m
Petit-Déjeuner Gite Le Pontet – Les Contamines-Montjoie
Notre Dame de la Gorge
La Balme – 1706m d’altitude
Col du Bonhomme – 2329m d’altitude
Col de la croix du Bonhomme – 2479m point culminant de la journée
Refuge de la croix du bonhomme – 2443m d’altitude (pour le café du midi)
Les Chapieux – 1560m d’altitude
Taxi jusqu’à Bourg-St-Maurice (environ 20 minutes) ; des navettes existent également
Repas + Nuit hôtel Base Camp, Bourg-St-Maurice
Jour 3 : La Ville des Glaciers – Refuge Monte-Bianco, Italie
Distance : 21 km
Durée : 7 h
Dénivelé + : 942m ; dénivelé – : 1150m
Petit-déjeuner Hôtel Base Camp, Bourg-St-Maurice
Taxi jusqu’à La Ville des Glaciers
Départ de l’étape : La Ville des Glaciers – 1790m d’altitude
Mottet – 1870m d’altitude
Col de Seigne – 2516m d’altitude – frontière avec l’Italie (2h depuis la Ville des Glaciers)
Bifurcation à droite au col de Seigne, sentier hors GR-TMB pour prendre sous le col de Chavannes
Vallon de la Lée Blanche
L’Alpe inférieure de la Lée-Blanche – 2035m d’altitude
Refuge Elisabetta sur notre gauche
Longue ligne impressionnante pour rejoindre le lac de Combal
Bifurcation à la Cabane du Combal (1968 m) pour un nouvel arrêt boisson fraicheur
Repas + Nuit : Refuge Monte Bianco 1700m d’altitude – Courmayeur
Jour 4 : Courmayeur (Italie) – L’Arp Nouva – La Fouly (Suisse)
Distance : 14 km
Durée : environ 5h
Dénivelé + : 761 m ; dénivelé – : 944m
Petit-déjeuner Refuge Monte-Bianco
marche 20 min jusqu’à arrêt de bus
Bus jusqu’à Courmayeur, Italie
Visite de la ville de Courmayeur
Bus jusqu’à L’Arp Nouva
L’Arp Nouva Desot 1776m d’altitude
Grand Col Ferret (1h50 de montée à mon rythme, indiqué 2h), frontière avec la Suisse 2537m d’altitude
Refuge de la peule (1h depuis le Grand Col Ferret) pour pause-café 2071m d’altitude
Le Clou 1620 m d’altitude
Station de ski La Fouly – 1593m
Repas + Nuit Auberge des glaciers, La Fouly
Jour 5 : La Fouly – Relais d’Arpette (Suisse)
Distance : 18km
Durée : environ 4h45
Dénivelé + : 500m ; dénivelé – : 440m
Petit-déjeuner Auberge des glaciers, La Fouly 1593m d’altitude
La crête de Saleinaz 1285m d’altitude
Praz de fort – 1151m d’altitude
Issert – 1055m d’altitude.
Champex-Lac – 1486m d’altitude
La bisse de champex (chemin qui suit le ruisseau)
Repas + Nuit Relais d’Arpette (variante du TMB), Champex-Lac – 1630m d’altitude
Jour 6 : Relais d’Arpette – Gite Le Moulin, Argentière
Distance : 15 km
Durée : environ 5h30
Dénivelé + : 810m ; dénivelé – : 840m
Petit-déjeuner Relais d’Arpette
Plan d’Au – 1330m d’altitude
Alpage de Bovine – 1987m d’altitude (2h depuis le relais d’Arpette)
Col de la Forclaz, Suisse – 1526m d’altitude
Taxi jusqu’au Gite Le Moulin – Argentière, France
Repas + Nuit Gite Le Moulin 1350m d’altitude
Jour 7 : Argentière – Lac Blanc – Chamonix
Distance : 9 km
Durée : environ 5 h
Dénivelé + : 1000m ; Dénivelé – : 400m
Gite Le Moulin – Argentière
Lacs de Chéserys – 2210m d’altitude
Passages d’échelles, mains courantes
Lac Blanc – 2352m d’altitude
Télécabine de la Flégère à 1877m d’altitude pour descendre au Praz-de-Chamonix ( ticket 16€)
Train Mont-Blanc Express pour rejoindre la gare SNCF de Chamonix Mont-Blanc
Bilan de mon TMB et conseils
Pour mon premier trek, tout a été parfait : les membres de mon groupe, le guide, la météo, le parcours et surtout les paysages magnifiques que j’ai traversés.
Quand je raconte mon TMB, il y a deux choses qui ressorte : que je n’ai pas trouvé si difficile que ça le parcours et surtout que j’ai réellement vécu l’instant présent car je ne m’occupais de rien hormis de mettre un pas devant l’autre et de regarder le paysage sublime qui m’entourait. Pas trop dur n’est-ce pas ?
Je suis, en effet, étonnée de m’entendre dire, que je ne l’ai pas trouvé difficile. Ça été ! d’abord parce que les chemins ne sont pas techniques, je n’ai pas eu peur. Ils sont majoritairement assez larges. Hormis pour se rendre au lac Blanc à Chamonix (échelles, chaines), il n’y a pas de sentiers techniques, trop aériens.
Il faut une bonne condition physique pour parcourir le TMB cela est certain. J’avais donc une bonne condition physique. A aucun moment, je n’ai ressenti le mental prendre le dessus en mal. A aucun moment, je me suis découragée dans un col. Alors oui, ce n’était pas simple. J’allais à mon rythme, qui était bon. J’étais dans les temps, voire en avance sur ceux indiqués sur le balisage. Le soir, je n’étais pas à bout. J’ai ressenti une plus grande fatigue le quatrième soir.
Est-ce qu’il faut s’entrainer pour réaliser le TMB ? Evidemment. Plus vous êtes familier des randonnées en montagne, plus cela sera simple. Le TMB combine cardio et endurance. J’ai réalisé le TMB en 7 jours, il faut surtout être endurant et tenir sur la distance. 7 jours, c’est long. Alors 10 jours, c’est encore plus long, il faut puiser encore plus d’énergie. Le TMB demande des efforts. A vous de faire le nécessaire pour ne pas être en difficulté. Il n’y a aucun intérêt à subir un trek.
Dormir en refuge permet de bien récupérer. Même en dortoir, nous sommes sur des lits confortables, au sec, au chaud. Malgré une nuit où j’ai maudit un camarade qui ronflait énormément (c’est le principe du refuge aussi), j’ai toujours bien dormi. Je pense que l’adrénaline du trek permettait aussi de me réveiller en forme et enthousiaste pour marcher à nouveau 7h. Je me couchais tôt aussi et je ne buvais pas d’alcool pendant le repas du soir.
Les repas pris dans les refuges et les pique-niques permettaient de bien s’alimenter. Même si je regrette de ne pas avoir manger de spécialités locales (pas de pasta en Italie, pas de tartiflette) tout était relativement bon et copieux. Je ne choisissais pas mon repas puisque dans les refuges, c’est menu unique pour tout le monde.
Enfin, je me massais tous les soirs avec de l’huile à l’arnica. Avec quelques membres de mon groupe, nous prenions le temps de nous étirer matin et soir. Contrairement à ce que je pensais, j’étais toujours logée dans des gites d’étape ou des refuges qui ne faisaient pas payer l’eau. Il faut évidemment l’économiser mais il n’y avait pas le stress des 2 minutes top chrono. Je pense que cela à aider à la récupération.
J’avais ainsi de bonnes conditions pour bien récupérer. Partir avec une agence en pension complète aide réellement à ne pas se charger mentalement sur ces questions d’organisation. Il en est de même tout au long du parcours où je n’ai à aucun moment, je me suis interrogée sur la direction à prendre. A m’inquiéter si c’est le bon sentier ou si je vais arriver à temps au refuge. Il ne faut pas oublier que j’ai réalisé le TMB en 7 jours avec des étapes coupées donc cela aide forcément à bien le vivre.
Et puis que dire sur la beauté des paysages ? c’était tellement beau, gigantesque. Je retiens les journées passées avec des glaciers devant les yeux. A pouvoir franchir des cols à plus de 2500m d’altitude et d’avoir une vue sur ce massif du Mont-Blanc tellement différent d’un pays à un autre. J’ai beaucoup aimé les parties italiennes et surtout suisses. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai trouvé les montagnes étaient toutes petites alors qu’il y a des sommets à plus de 2200m.
J’ai passé de très bons moments avec les personnes de mon groupe. Tout le monde était bienveillant. Il y avait une bonne ambiance tout au long de la journée. Nous nous attendions mutuellement dans les montées et dans les descentes. Nous partagions correctement les pique-niques. Nous nous invitions à tour de rôle à boire un verre.
Toutes les conditions étaient donc réunies pour que je passe une magnifique semaine de vacances. Un voyage que je n’oublierais pas.
Alors oui, quand même, partir avec une agence et tout compris est un budget assez conséquent. C’est une semaine de vacances que je me suis payée (autour de 900€, sans transport jusqu’à Chamonix et boissons dans les refuges). Mais c’est aussi le prix à payer pour ne penser à rien et vivre juste son trek. J’avais besoin de cela et on me l’a bien rendu car j’ai adoré.
Je suis véritablement heureuse de ce premier trek. A quand le prochain ?
Emeline
C'est à l'âge de 3ans que je réalise mes premières randonnées. Mon amour pour la montagne grandit en même temps que moi. Sauf que lui, il ne s'arrête pas de grandir. Alors en 2015, je pose mes valises en Haute-Savoie pour que je puisse assouvir ma passion pour la randonnée lors de mon temps libre. Depuis, j'arpente les chemins, été comme hiver. J'aime l’évasion et le dépassement de soi qu'apporte la marche. Bien sûr, j’aime aussi découvrir de magnifiques paysages ou de nouveaux sommets. Mon terrain de jeux préféré est le Massif du Chablais. Parfois, c'est en courant que le dénivelé gravite sous mes pieds. Le trail est devenu une nouvelle façon pour moi de parcourir cette montagne que j’aime tant. Très souvent, c’est avec plaisir que je roule avec mon VTT sur les sentiers escarpés. Quand je m’éloigne de mes montagnes, mes chaussures de rando et mon vélo ne sont jamais très loin ! Alors transmettre ma passion est une évidence !
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